Lost Highway de David Lynch (1997).
Plier-déplier... le pli à l'infini rattache Lynch au courant baroque de la modernité si bien décrit par Deleuze. Ainsi de l’art minimal dans lequel "la forme ne limite plus un volume, mais embrasse un espace illimité dans toutes ses directions" (in Le Pli, éd. de Minuit, 1988, p. 168, note de bas de page). Et Deleuze de citer le sculpteur Tony Smith et son modèle esthétique, très leibnizien: "une voiture fermée parcourant une autoroute que seuls ses phares éclairent, et sur le pare-brise de laquelle l’asphalte défile à toute allure". — On reconnaît là le générique (réalisé par Jay Johnson) de Lost Highway. "C'est une monade, poursuit Deleuze, "avec sa zone privilégiée (si l'on objecte que la clôture n'est pas absolue en fait, puisque l'asphalte est au-dehors, il faut se rappeler que le néo-leibnizianisme exige une condition de capture plutôt que de clôture absolue; et même ici la clôture peut être considérée comme parfaite dans la mesure où l'asphalte de dehors n'a rien à voir avec celui qui défile sur la vitre)." Cf. aussi la fin du film.
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