Décembre noir.
Il y a exactement 50 ans, en décembre 1971, Frank Zappa broyait du noir. Cela commence par l'échec de son film, 200 Motels, qu'il a réalisé avec Tony Palmer (spécialiste de films consacrés à la musique), un film complètement dingo tourné en vidéo (une première). Accompagné d'Elgar Howarth, qui dirige le Royal Philharmonic Orchestra, de Keith Moon qui joue une nonne, de Ringo Starr, dans le rôle de Larry the Dwarf, un double de Frank Zappa, ou encore du grand chanteur yiddish Theodore Bikel, "Zappa met en scène un film qui intègre l'esprit des tournées des Mothers sur fond de délire sexuel et politique aux accents les plus saugrenus et dont l'esthétique rappelle celle de Cal Schenkel, l"homme qui conçoit les pochettes des disques de Zappa depuis le début." (Thierry Jousse). Si la bande originale du film, un double album sorti le mois précédent, rencontre davantage de succès, c'est après que ça se gâte. D'abord le 4 décembre, lors du Festival de Montreux où se produisent Zappa et son groupe, avec le fameux incendie du Casino provoqué par un spectateur un peu trop enthousiaste, un jeune réfugié tchèque du nom de Spicka Zdenek qui tire une fusée de détresse dans le plafond en bois du théâtre, lequel s'embrase comme une torche, entraînant la destruction (quasi) complète des lieux et par la même occasion du matériel des Mothers... événement immortalisé par Deep Purple, présent à Montreux (pour enregistrer Machine Head), avec leur tout aussi fameux Smoke on the Water (et le riff de Ritchie Blackmore). Mais c'est encore rien à côté de ce qui arrive une semaine plus tard, le 10 décembre, lors d'un concert au Rainbow Theatre de Londres, où Zappa est littéralement balancé dans la fosse d'orchestre par un certain Trevor Howell. La raison? Le jeu de scène de l'artiste que Howell, sous l'effet de la drogue, interprète comme des gestes à connotation sexuelle adressés à sa petite amie. Lol. Zappa souffre d'un traumatisme crânien et de nombreuses fractures, soit deux mois d'immobilisation en chaise roulante puis une longue convalescence, précipitant la fin des Mothers (seconde mouture) et, après Just Another Band from L.A. (des morceaux enregistrés en public durant l'été 1971), une orientation plus jazz fusion (et moins parodique) de sa musique, dans le prolongement de Hot Rats (1969), avec des albums comme Waka/Jawaka et The Grand Wazoo, publiés en 1972.
C'est en voyant 200 Motels que Jacques Rozier s'est dit qu'il était possible de tourner un long-métrage en vidéo.
RépondreSupprimerD'où Nono Nénesse, avec Ménez, Villeret et Risch en gros bébés.
Après, il y a peut-être un autre lien plus secret : celui d'une furie régressive (et finalement destructrice).
Enfin, je dis ça... Je connais très mal Zappa.
(Et Nono Nénesse n'est resté qu'une esquisse).
Ah merci pour l'info, je ne savais pas. On a donc deux films vidéo transférés ensuite sur pellicule 35mm... c'était nouveau dans le cas de 200 Motels, ce qui fait de Zappa un pionnier
SupprimerSinon je n'ai jamais vu Nono Nénesse.
Salut Buster, avez-vous vu le docu de Peter Jackson sur les Beatles : Get Back ?
RépondreSupprimerNon c'est sur Disney + et je ne regarde pas les films de plateforme, c'est pourquoi je n'ai pas vu non plus le Campion et tous les autres films Netflix qui depuis deux ans commencent à s'accumuler (Baumbach, Scorsese, Safdie, Sorkin, Bong Joon-ho...)
Supprimer