jeudi 25 novembre 2021

Pink Floyd 1969



In a churchyard by a river / Lazing in the haze of midday / Laughing in the grasses / And the graves...

Comme beaucoup, j'ai découvert l'album More bien avant de voir le film More et cela a sûrement contribué à trouver le film un rien faiblard — ce qu'il est de toute façon, indépendamment de l'album. C'est que More est un de mes albums préférés, avec Meddle, du Pink Floyd post-Barrett. Est-ce parce qu'il a été conçu en seulement huit jours et qu'il a conservé une fraîcheur qui manquera, c'est le moins qu'on puisse dire, aux albums suivants? Certes, on y devine déjà par moments les tentations du futur Floyd: le gros son, la pompe, le space-rock... mais rien comparativement à l'indigeste Ummagumma (je parle surtout de l'album studio), sorti la même année. Là, la prétention y est à son comble. "Sysyphus" de Wright et "The Grand Vizier's Garden Party" de Mason, c'est franchement horrible. Et le reste n'est guère mieux, même si "The Narrow Way" de Gilmour est davantage audible et que "Grantchester Meadows" de Waters, sans être génial, par son côté bucolique — on y retrouve le chant des oiseaux de "Cirrus Minor" —, sauve les meubles. A l'inverse, avec "Several Species of Small Fury Animals..." et l'horripilant bruitage auquel se livre Waters, on est à la limite du foutage de gueule (il paraît que si on ralentit la piste, on entend Waters dire: "That was pretty avant-garde, wasn't it?"). Bref, More j'aime beaucoup, c'est vraiment le "cirrus mineur" du Floyd, loin de cet abominable cumulonimbus qu'est Ummagumma, et plus généralement de tous ces stratocumulus qui vont peu à peu obscurcir le ciel musical du groupe, sachant bien sûr que tout n'y est pas mauvais. Si le pompeux Atom Heart Mother, "l'album à la vache", avec ses chœurs et ses trompettes, annonce la couleur, on se plaît encore à le réécouter (OK, à petites doses), et des albums comme le surestimé Dark Side of the Moon, mais aussi Wish You Were Here, contiennent, c'est un fait, de très belles plages. C'est surtout après que ça se gâte...

BonusHollywood (pièce instrumentale écrite par Gilmour pour More mais non utilisée).

[06-11-21]:

En 1969, il y a donc More et Ummagumma, le double album, live et studio, duquel je retiens surtout "Astronomy Domine", la chanson de Barrett reprise par Gilmour et enregistrée le 27 avril lors d'un concert à Birmingham, et "Careful with That Axe, Eugene", enregistrée une semaine après à Manchester, des versions plus longues que les originales (bien qu'enregistrées en des lieux différents, les deux chansons occupent les deux premières pistes de l'album Ummagumma Live Album Side: Flat Transfer Master Complete Edition, sorti en 2020, qui regroupe les deux concerts — on y entend aussi "Interstellar Overdrive", absent du double album).
Sinon, c'est fin 1969 que Pink Floyd participe à l'enregistrement de la BO du film d'Antonioni, Zabriskie Point. Trois titres sont retenus: Heart Beat, Pig MeatCrumbling LandCome in Number 51, Your Time Is Up (version plus courte et purement instrumentale de "Careful with That Axe, Eugene"). Quatre autres titres, inédits, accompagneront la réédition de la BO en 1997: on peut les écouter , parmi lesquels Love Scene, version 4, le sublime solo pour piano de Rick Wright (comme quoi).

2 commentaires:

  1. Et la partie "live" d'Ummagumma, comment la trouvez-vous ?

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    1. Ah oui tiens, la partie live a sauté, je vais la rajouter... sinon j'aime bien Astronomy Domine et Careful with That Axe Eugene, mais pas A Saucerful of Secrets

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