vendredi 10 février 2023

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Burt Bacharach 1928-2023.

Voyage dans le Haut-Bacharach des années 60 avec la liane Dionne (et non la lionne Diane):

Un mariage fait au Ciel.

"(...) Tout change lors de la rencontre providentielle de Bacharach avec une chanteuse de gospel habituée des séances de studio des Drifters: Dionne Warwick. Nous sommes en 1962, et les huit années qui suivent vont voir un tourbillon de classiques naître de ce que les Anglo-Saxons appellent "un mariage fait au Ciel". La voix de Warwick libère complètement l'inspiration de Bacharach; jusqu'alors engoncé dans les obligations stylistiques du rhythm'n'blues-doo-wop dont les Drifters ont fait leur terrain de chasse, il peut désormais compter sur une chanteuse au registre impressionnant, qui marie une aisance technique confondante à un timbre soul-gospel des plus authentiques. Son harmonie se libère du carcan des trois ou quatre accords de mise pour empiéter sur le territoire encore mal défriché qu'explorent les grands noms de la bossa nova brésilienne, Tom Jobin en tête. Très vite, à la manière des producteurs maison de Tamla Motown, Bacharach (qui écrit les arrangements d'orchestre de presque toutes ses compositions) découvre son propre "son": discrètes nappes de cordes, dont les arrangements complexes évoquent les musiques de film de Henry Mancini; contrebasse et percussions latines; guitares sèches ou électriques dont les accords "muets" répétés se confondent avec maracas et charlestons; et puis, surtout, ces trompettes solitaires qui sont sa signature, et qui donnent une incomparable poésie à des titres comme "Walk On By", pour n'en citer qu'un parmi des dizaines d'autres.
Les mélodies de Burt Bacharach sont immédiatement reconnaissables: passant de l'intimisme à l'emphase sans déranger un seul pli de la robe du soir de son interprète favorite. Détachées plus que sensuelles, elles s'attardent sur des notes habituellement de passage, syncopées comme une bossa nova et, bien qu'évidentes dès la première écoute, elles agacent l'oreille avant de la séduire." (Philippe Auclair, aka Louis Philippe, Dictionnaire du rock).

Bonus: Les 24 carats de Bacharach (1962-1970):

Don't Make Me Over, 1962, single
— Anyone Who Had a Heart, 1963, single
     reprise: Cilla Black, Anyone Who Had a Heart, 1964
— Walk On By, 1963, single
Make It Easy on Yourself, 1963 puis 1970
     reprise: The Walker Brothers, Make It Easy on Yourself, 1965
— A House Is Not a Home, 1964, single
(They Long to Be) Close to You, Make Way For Dionne Warwick, 1964
     reprise: The Carpenters, (They Long to Be) Close to You, 1970
Wives & Lovers, The Sensitive Sound of Dionne Warwick, 1965
     version originale: Jack Jones, Wives and Lovers, 1963
— Looking With My Eyes, 1965, single
Here I Am, 1965, single
     extrait de la BO de What's New Pussycat? (cf. la chanson-titre par Tom Jones), 1965
What the World Needs Now (Is Love), Here Where There Is Love, 1966
     version originale: Jackie DeShannon, What the World Needs Now Is Love, 1965
— I Just Don't Know What to Do With MyselfHere Where There Is Love, 1966
    version antérieure: Dusty Springfield, I Just Don't Know What to Do With Myself, 1964
— Here Where There Is Love, Here Where There Is Love, 1966
Alfie, Here Where There Is Love, 1966
     version antérieure: Cilla Black, Alfie, 1964
I Say a Little Prayer, The Windows of the World, 1967
     reprise: Aretha Franklin, I Say a Little Prayer, 1968 (+ version live, 1970)
(There's) Always Something There Remind to Me, 1967, The Windows of the World, 1967
     version antérieure: Sandie Shaw, (There's) Always Something There Remind to Me, 1964 
This Girl's in Love With You, Promises, Promises, 1968
     version antérieure: Herb Alpert, This Guy's in Love With You, 1968
The April Fools, 1969, single
The Look of Love, 1969, single
     version antérieure: Dusty Springfield, The Look of Love, Casino Royale Soundtrack, 1967
     version originale: Stan Getz, The Look of Love (instrumental), 1966
— Check Out TimeVery Dionne, 1970
— I'll Never Fall in Love Again, I'll Never in Love Again, 1970
Raindrops Keep Falling on My Head, I'll Never Fall in Love Again, 1970
     version originale: B. J. Thomas, Raindrops Keep Fallin' on My Head, 1969

3 commentaires:

  1. Réponses
    1. Ah oui tiens.. (j'ai jamais su compter)

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    2. En fait il faut tenir compte du Tom Jones même si ce n'est pas ce que Burt a composé de mieux dans sa vie... quant au 24e je laisse le soin à chacun d'ajouter le titre qu'il aurait souhaité trouver dans la liste et que j'ai scandaleusement oublié

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