— Mes Cahiers du cinéma n°5.
Photo: Fritz Lang en 1956.
1. L'être-ange: Oliveira et la jeune fille
2. Bouche bée ou la défaite du récit dans Un film parlé
La Vengeance d'une femme de Rita Azevedo Gomes
L'archirusse: L'Arche russe d'Alexandre Sokourov
Supplément: La caverne.
Themroc de Claude Faraldo.
Vous ne trouvez pas que les Cahiers et Positif c'est un peu pareil maintenant ?
RépondreSupprimerQu'est-ce qui vous fait dire ça?
RépondreSupprimerQuarante ans après sa fondation, la prestigieuse revue Le Débat se saborde, peu de temps après Les Temps modernes, également publiée par Gallimard. C'était un lieu où pouvaient s'exprimer de grands penseurs, philosophes, historiens, sociologues, économistes... Pierre Nora, son fondateur, s'en est expliqué : sa disparition accompagne la crise de la curiosité à horizon encyclopédique, le souci d'une revue qui refuse aussi bien la réduction médiatique que la spécialisation universitaire et qui exige une lecture qu'on n'accorde plus guère à la pensée et au recul.
RépondreSupprimerNous ne partageons pas, même si nous les comprenons, les raisons de Pierre Nora. Nous continuons, comme les Cahiers du cinéma, soit, phénomène unique au monde, deux revues de cinéma mensuelles présentes en kiosque, vieilles de soixante-dix ans, à proposer un point de vue critique sur le 7e art. Nos chantiers de réflexion, nos dossiers, nos retours sur le passé témoignent d'une constante curiosité et d'un renouvellement du regard. Ce n'est pas facile à une époque qui se nourrit d'anathèmes et de refus du dialogue.
Plutôt juste ce qu'écrit Ciment dans Positif (édito de novembre).
SupprimerVu comme ça - deux revues assimilées à des îlots de résistance -, on conçoit le rapprochement. De même sur l'idée de "curiosité à horizon encyclopédique". Reste à savoir si cette curiosité, qui est d'abord celle des rédacteurs, opère chez le lecteur d'aujourd'hui, lecteur qui n'est pas celui d'il y a quarante ans, ni même d'il y a vingt ans. C'est le problème de la transmission. Si la visée encyclopédique passe par toutes ces passerelles que dresse une revue en direction de ses lecteurs, elle nécessite aussi le recours à de nombreux collaborateurs, souvent différents, une diversité qui à la longue peut nuire à l'identité de la revue. J'ai découvert les Cahiers très jeune, exactement en 1981, et ce qui m'avait frappé à l'époque (et fait que je m'étais mis à les acheter tous les mois), c'est que chaque numéro était pour l'essentiel conçu par les mêmes personnes (le noyau de la revue), soit une dizaine de noms que l'on retrouvait invariablement, ce qui non seulement fidélisait le lecteur mais surtout, du fait de cette "unité rédactionnelle" (une poignée de critiques que j'avais hâte de lire), conférait à la revue sa griffe. Il y avait là un esprit "commando", qui faisait toute la force des Cahiers, surtout après la période sectaire des années 70, et qui s'est progressivement perdu après le départ de Daney. Avec la révolution numérique, qui a modifié les habitudes du lecteur, peut-être faudrait-il le retrouver...
SupprimerCe que vous dites des Cahiers des années 80 est-il si différent de ce que sont les Cahiers aujourd'hui ?
RépondreSupprimerNon bien sûr, l'esprit Cahiers demeure... ce que je voulais dire c'est qu'à l'époque où j'ai découvert la revue, c'était les mêmes qui s'occupaient de tout, aussi bien des critiques que des dossiers, des rétro, des livres de cinéma (les autres, qui ne faisaient pas partie du comité de rédaction, se limitaient généralement à quelques articles dans le journal des Cahiers), ça donnait un côté "bande", avec une ligne éditoriale très forte, une sorte de cinéphilie combattante... par la suite c'est devenu plus dispersé, plus ouvert aussi, donc moins identifiable.
SupprimerC'est encore plus vrai pour Positif que pour les Cahiers.
RépondreSupprimerPour ce qui est de l'absence d'une identité forte, en effet...
SupprimerJe ne suis pas une identité forte, moi !?
SupprimerAvec plus d'une cinquantaine de contributeurs accumulés au fil des années, Positif est devenu très consensuel.
SupprimerL'identité d'une revue est d'autant plus forte qu'il existe une communauté de goûts, ce qui est le cas notamment quand les critiques sont aussi des cinéastes en devenir. Le début des années 80 fut la dernière période où l'on trouvait aux Cahiers (autour de Daney dans le rôle de passeur) de nombreux critiques futurs cinéastes: Bonitzer, Dubroux, Kané, Bergala, Le Péron, Assayas...
RépondreSupprimerC'est pas très gentil pour Anger, Saada, Bégaudeau, Honoré, Chauvin...
SupprimerCe sont là des cas isolés, pris sur les trente dernières années, à l'image d'Honoré, certainement le dernier critique-cinéaste marquant des Cahiers (cf. son texte polémique "à la Truffaut" sur la moralité du cinéma français), mais sans l'esprit de groupe d'autrefois, quand la majorité des critiques qui composaient le CR allait passer à la réalisation.
SupprimerEt moi alors ?
SupprimerCrois-moi, Mia, les anonymes sont tous de gros machos.
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