jeudi 31 décembre 2020

Rétro 2020: Grandaddy




Attention, et là je m'adresse aux inconditionnels (comme moi) de Grandaddy... Pour apprécier pleinement cette réédition de The Sophtware Slump, à l'occasion du vingtième anniversaire de l'album, et pour l'occasion, en version acoustique (wooden piano), il faut oublier la version originale, du moins essayer, ce qui n'est pas/ne sera pas tâche facile si on a pris (comme moi depuis 20 ans) l'habitude de réécouter régulièrement l'album. Car, c'est un fait, si on compare les deux versions on risque de se montrer un poil déçu par celle réinterprétée au piano par Jason Lytle, tant la première avait atteint des sommets, en partie grâce à ce qui manquera nécessairement à la seconde: tous ces bidouillages électroniques auxquels s'était livré Lytle, dont il s'était même enivré (l'ivresse du néophyte), faisant de son album un mixte génial de grandiloquence (au niveau des arrangements) et d'intimisme (au niveau des textes), de sorte que privilégier l'intimité d'une version acoustique ne pouvait qu'altérer l'alchimie de la version d'origine. Oublier donc l'ancienne, en tout cas la maintenir suffisamment à distance pour qu'elle ne vienne pas parasiter l'écoute de la nouvelle (ce qui passera peut-être par plusieurs écoutes)... Et à ce prix, découvrir un autre Sophtware Slump. Non pas l'équivalent d'une démo, non pas l'équivalent d'une version naked (au sens de "nettoyée de ses effets"), mais bien une re-création qui, par le biais de l'acoustique, viserait à retrouver la trace originelle de l'album, d'avant la version d'origine, et ce — au-delà même des nouvelles formes qu'a su donner Jason Lytle à ses chansons — par un vrai plus, que l'artiste, aujourd'hui quinquagénaire, ne possédait pas à l'époque et qu'il a acquis avec le temps: une qualité de voix, permettant ainsi de reproduire par d'autres moyens ce qui faisait la beauté déchirante de The Sophtware Slump

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