vendredi 4 décembre 2020

Les années Giscard


1974, une partie de campagne de Raymond Depardon (1974, sortie: 2002).

Giscard en mode pause lors d'un déplacement en avion: un homme qui dort et qui rêve forcément à ce dont il a toujours rêvé: la présidence de la République - un rêve qui commence à prendre forme -, mais aussi, qui sait, à la femme de l'aviateur, croisée tout à l'heure sur le tarmac...

De Un homme qui dort à la Femme de l'aviateur, du haut de la rue Vilin au parc des Buttes-Chaumont (c'est le même coin)... 20 films (+2) des années Giscard: (par ordre chronologique, un film par cinéaste)

- Un homme qui dort de Bernard Queysanne (1974)
- Céline et Julie vont en bateau de Jacques Rivette (1974)
- Lancelot du Lac de Robert Bresson (1974)
- Mes petites amoureuses de Jean Eustache (1974)
- L'Acrobate de Jean-Daniel Pollet (1976)
- Lumière de Jeanne Moreau (1976)
- Vincent mit l’âne dans un pré (et s'en vint dans l'autre) de Pierre Zucca (1976)
- Les Naufragés de l'île de la Tortue de Jacques Rozier (1976)
- L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut (1977)
- Le Camion de Marguerite Duras (1977)
- Flammes d'Adolfo Arrieta (1978)
- Passe montagne de Jean-François Stévenin (1978)
- Les Belles Manières de Jean-Claude Guiguet (1978)
- Les Rendez-vous d'Anna de Chantal Akerman (1978)
- La Vie comme ça de Jean-Claude Brisseau (1978-1981)
- Corps à cœur de Paul Vecchiali (1979)
- Simone Barbès ou la Vertu de Marie-Claude Treilhou (1979)
- Loulou de Maurice Pialat (1980)
- Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard (1980)
- Le Rebelle de Gérard Blain (1980)
- Loin de Manhattan de Jean-Claude Biette (1981)
- La Femme de l'aviateur d'Eric Rohmer (1981)

[ajout du 05-12]: aucun Chabrol dans la liste, les années Giscard n'étant pas sa meilleure période. Mais s'il fallait choisir, disons alors, plutôt que Violette Nozière (1978), Une partie de plaisir (1975), qui n'est pas sans rappeler Rohmer - le Rohmer du Genou de Claire (via le personnage que joue Jean-Claude Brialy) et de l'Amour l'après-midi (via celui que joue Bernard Verley) -, du Rohmer dialogué par Gégauff, le dandy jouisseur qui inspira pas mal de films de la Nouvelle Vague, scénariste de nombreux Chabrol mais aussi des premiers Rohmer dont il fut le grand ami jusqu'à ce que ce dernier décide un jour de ne plus "subir son influence" (j'en ai parlé ).

4 commentaires:

  1. Savez-vous si Giscard aimait les films de Rivette ?

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    1. Va savoir... m'étonnerait quand même. En tous les cas, Rivette lui c'est sûr n'était pas grand fan de Giscard, surtout à la fin, cf. le Pont du Nord que je n'ai pas inclus dans ma liste vu que le film est sorti en 82.

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    2. PS: Trouvé ça, un entretien de 2007 dans les Inrocks où Rivette parle à un moment donné du Pont du Nord: "On a tourné ce film en novembre 80. A l’époque, on pensait que Giscard avait toutes les chances d’obtenir un second septennat. Vous ne vous souvenez sûrement pas de la fin des années Giscard, mais c’était vraiment n’importe quoi. Les ministres se suicidaient, se faisaient assassiner en sortant de chez eux, les scandales se succédaient, il y avait l’affaire des diamants, des “avions renifleurs” pour trouver les gisements de pétrole… La dernière année au pouvoir de Giscard, ça a été du délire. Le Pont du Nord est un film un peu polémique sur ce malaise profond, ce sentiment d’asphyxie propre à la France de la fin des années 70. Mais le film est sorti quelques mois après la victoire de François Mitterrand. Il était donc déjà daté historiquement."

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    3. Merci ! Sur la photo, en tout cas, Giscard a l'air d'être en train de regarder l'épisode 1 ou 2 d'Out 1 : Noli me tangere.

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